L’avant-veille, l’équipe de France de Rugby avait connu la même déconvenue. En effet sa défaite en Irlande faisait suite à 14 victoires consécutives, conquises sur toutes les grandes nations de Rugby puisqu’au grand chelem dans le tournoi des VI nations 2022 s’ajoutaient des succès contre l’Argentine, la Nouvelle Zélande, l’Australie et l’Afrique du Sud.

Avant le match de lundi nous étions nous aussi sur un élan qui semblait irrésistible avec une série ininterrompue de deux victoires consécutives. Obtenues en outre par des scores fleuve (7-0 et 6-2), alors que certains succès de notre équipe de Rugby avaient été acquis de justesse. Nous nous sentions invincibles. Nous sommes donc tombés de haut avec cette défaite contre des adversaires classés 8e (sur 10), qui ne comptaient que 2 victoires sur 11 matchs, et qui en plus n’ont joué qu’à dix pendant toute la rencontre.

Il est vrai que, à y regarder de près, notre série n’était pas si ébouriffante que cela. Nos deux victoires avaient été décrochées contre les deux derniers du classement et ils n’avaient chacun qu’une victoire et un match nul depuis le début du championnat. Ce qui les met finalement assez loin des All-Blacks.

Cela ne nous empêchera pas de nous faire plaisir en nous remémorant rapidement ces moments glorieux.

La première victoire, un très beau 7-0, a été placée sous le signe de la courtoisie. Nous connaissions déjà le fair-play de cette équipe au nom étrange, Maarifienne, que nous avions battue au match aller. Pour cette soirée nous avons pu apprécier en plus la courtoisie des policiers chargés de faire régner pas même l’ordre mais le vide le long de l’ambassade de Russie. Peu après le début du match, avisant Anis qui terminait son échauffement le long du terrain, ils l’ont interpellé (je veux dire non pas qu’ils l’ont mis en état d’arrestation mais qu’ils lui ont adressé la parole) pour lui demander si la DS4 qui était stationnée dans l’allée sous embargo était à l’un d’entre nous. Ils voulaient éviter d’avoir à la faire sauter.

Il s’est avéré qu’elle était à l’arbitre. Après avoir étrangement ergoté sur le fait qu’il s’agissait d’une DS5 et non pas d’une DS4 (ce dont en fait les policiers se foutaient pas mal), il est allé chercher ses clés pour les confier à Anis qui a très gentiment accepté d’aller la garer en zone plus neutre. Pendant les quelques minutes d’absence de notre arbitre contrevenant c’est notre valeureux président qui l’a remplacé au sifflet. Aucun incident notable n’a été à déplorer pendant cette courte période. Ni du reste pendant tout le match, dont le score a tout de même mis du temps à se débloquer. Attendions-nous pour marquer que nos adversaires soient au complet ? C’est la raison que nous retiendrons tant elle colle parfaitement avec notre réputation de gentlemen du terrain synthétique.

7-0 donc à l’arrivée. Et si le « 7 » du score permet de féliciter les attaquants (parmi lesquels Ferdinand homme du match, Yanis presque homme du match et notre nouvelle recrue Malick), n’oublions pas le « 0 », que nous devons à une très bonne défense et à un gardien qui a su rester vigilant pendant tout le match.

Configuration différente pour notre deuxième victoire, 6-2 contre Ellipse. Le score est flatteur mais il ne faut pas en conclure que le match fut facile. C’est le contraire qui est vrai. En effet nos premiers buts ont été marqués un peu contre le cours du jeu et si nous menions 3-1 à la mi-temps, nous n’avions pas été dominateurs. Du reste pendant toute une partie de la deuxième mi-temps le score est resté inchangé et nous étions plus près du 3-2 que du 4-1. Ils se sont montrés particulièrement pressants et l’éclairage déficient de ce côté du terrain compliquait singulièrement la tâche de notre valeureux gardien. Mais au prix d’une défense acharnée nous les avons empêchés de marquer un but qui en aurait sans doute appelé d’autres très rapidement.

Ils ont accusé le coup lorsque nous avons finalement marqué le but du 4-1, sur une attaque rapide, et la suite du match fut un peu plus tranquille, leur deuxième but intervenant à la toute fin du temps réglementaire. A noter un quadruplé de Mathieu, désigné homme du match et qui a détruit le trophée juste après l’avoir reçu afin d’être sûr que personne ne lui succèderait.

Après de tels exploits il n’était pas choquant que nous comptions sur une troisième victoire d’affilée pour lancer les historiens du Panthéon à la recherche d’une pareille série dans un passé qui ne fut pas toujours facile. Mais les joueurs de Pitray Olier en ont décidé autrement. Reconnaissons que, bien qu’en infériorité numérique, ils ont plutôt dominé le match, se montrant en particulier plus efficaces que nous dans la conservation du ballon. S’il nous arrivait sur ce blog de critiquer les arbitres nous pourrions dire que celui de lundi dernier ne nous a pas aidés, en sifflant assez facilement les contacts même bénins. Non pas qu’il nous ait spécifiquement défavorisés, mais cela nous a empêchés de capitaliser sur notre physique et notre niveau d’engagement.

Un peu comme pour notre équipe de Rugby.

La semaine prochaine nous avons prévu un match entre nous. A moins d’un résultat nul la moitié d’entre nous devraient donc finir avec une victoire ce qui est déjà une bonne nouvelle.