Pour ne pas gâcher le plaisir de cette victoire, on n’évoquera pas dans le présent compte-rendu les difficultés et contrariétés des derniers jours liées à l’avancement des demandes de licences, à la capacité relative de certains à répondre à une simple convocation ou celle à tenir son engagement. Non, place au carré vert et au jeu. ;-)

En ce début de saison, l’effectif présent au Stade Suzanne Lenglen n’est pas encore au complet. Dans les buts, l’absence de Michel (blessé) et de Samuel (indisponible) a conduit le vaillant Ahmed à endosser la tunique de gardien. Merci à lui de s’être prêté au jeu en première mi-temps et à Kader de l’avoir remplacé en seconde mi-temps. En défense, nous avons adopté une organisation à 4 avec les 2 frères Grand en charnière centrale : Nicolas et Vincent et nos jeunes latéraux sur le côté : Alexandre et Jonas. Au milieu de terrain, la formation se compose de notre métronome Léo, de Matthieu (notre valeureux capitaine en l’absence de Louis) et de l’inusable Anis. L’animation offensive est composée d’un trio inédit : Michel en pointe (oui oui, vous avez bien lu : Michel, notre gardien, trop blessé pour jouer goal, mais en pleine possession de ses moyens pour jouer attaquant), alimenté par Ferdi et Yanis, les Starsky et Hutch de notre attaque.

Le banc des remplaçants ferait saliver d’envie plus d’une équipe en championnat avec en défense : Jules et Pierre, au milieu : Aymeric et Kader (qui ne jouera qu’au poste de gardien) et en pointe : Damien. Une équipe du PFC qui a fière allure avec un subtil mélange d’anciens et de jeunes. Le trait d’union de ces 2 générations a été assuré par Jules, qui a rendu un vibrant et émouvant hommage à son père Laurent, aussi connu sous le nom de Thuram blanc : à peine rentré, il s’est blessé sur un de ses premiers ballons et a dû sortir prématurément. On espère la blessure mineure et on lui souhaite un prompt rétablissement. À l’heure où les valeurs familiales se dissipent dans des volutes d’insouciance et d’irrévérence, on salue l’artiste pour cet authentique respect du paternel…

Le match démarre avec quelques minutes de retard et un arbitre à jeun, ce qui laisse augurer de belles choses pour la soirée. Les débats sont équilibrés et l’adversaire nous paraît largement à notre portée. Les scores récents de babyfoot contre Luxembourg ont aiguisé et développé autant notre humilité que notre discernement. Au fil des minutes, une fois n’est pas coutume, le Panthéon domine dans cette première période. La possession de balle est orange, mais il n’y a pas beaucoup d’occasions franches à se mettre sous la dent. Les nombreux coups de pieds arrêtés n’ont hélas rien donné. Michel brille de mille feux à la pointe de l’attaque et son jeu sans ballon n’a pas manqué de désarçonner les défenseurs adverses. À montrer dans toutes les écoles de football de France et de Navarre ! Au terme de 25 minutes d’une rare intensité physique, il a cédé sa place à Damien, quinquagénaire plus frais. ;-) Ahmed est très peu inquiété par les offensives. Hélas, sur un contre bien mené côté droit, la Maarifienne se montre dangereuse, Ahmed s’interpose avec autorité mais repousse la ballon dans l’axe… Nos adversaires n’en demandaient pas tant pour ouvrir le score. Au terme de la première période, le score est de 1-0 pour les locaux. Les appels de Yanis, les débordements de Matthieu, les chevauchées de Ferdi n’ont pas permis de trouver l’ouverture.

À la mi-temps, les échanges nous confortent dans l’idée que la victoire est à notre portée et que nous avons connu adversité plus redoutable. Innovation de la saison : le regroupement en cercle, façon mêlée avec un cri de guerre porteur d’espoirs et d’ambitions de remontada… Ce match est pour nous. Quelques rotations et la seconde période peut démarrer. Les 20 premières minutes montrent une très large domination du PFC et les situations dangereuses s’accumulent. Yanis envoie une offrande dans la surface à Ahmed, repositionné en ailier gauche. Contrôle très appliqué du pied gauche et enchaînement frappe du gauche en pleine lucarne : magnifique égalisation qui permet à Ahmed d’éviter le syndrome Adjovi-Bocco (joueur emblématique du RC Lens dans les 90s). L’équipe tourne très bien et cette égalisation leur fait mal. Matthieu, notre capitaine, sur la touche au moment du but, a prononcé à ce moment-là une phrase mythique de capitaine, qui entrera directement dans la légende du PFC, voire du coaching dans le football international. « Allez, les gars, ça fait 0-0 ! » On connaissait les coaches soucieux d’encourager leur équipe venant s’ouvrir le score et les incitant à ne pas se déconcentrer après leur but… mais là, on a touché au sublime. Important pour un capitaine d’exprimer sa touche personnelle. @ Louis : la barre est placée très haut là…

Le Panthéon continue de pousser dans la continuité de son but. Au milieu de terrain, Aymeric enchaîne sur un contrôle et une reprise d’appui, mais se fait sécher au moment de sa passe à Ferdi. Ferdi continue l’action et repart côté gauche, il dribble un joueur, deux joueurs, trois joueurs, il va prendre une pinte au bistro d’à côté, puis repique au centre, dribble encore deux joueurs et marque le but du 2-1. Très joli but au terme d’une longue chevauchée. « Je dédie ce but à Oscar, qui m’a tout appris », aurait-il déclaré selon certains confrères de la presse écrite. Citation qui n’a pu être vérifiée.

Le dernier quart d’heure est plus laborieux, le PFC concède davantage d’occasions et il s’en faut de peu que nous encaissions un second but. Nicolas G. avait promis une tournée en cas de victoire. À 3 minutes de la fin, conscient de l’impact financier potentiel sur son portefeuille, il décide de faire une relance / passe dans l’axe à l’attaquant adverse à 25 mètres du but. La frappe légèrement au-dessus aura été la dernière frayeur du match. La cagade à Nico sera sans effets sur la binouse au bistro. Score final : Maarifienne 1-2 Panthéon. Merci à Nico d’avoir honoré sa parole avec une tournée générale de bière. Léo a été élu MVP du match au terme du tour de table.

En synthèse du match : les 2 gardiens (Ahmed et Kader) ont été vigilants, très sûrs et assez peu sollicités dans l’ensemble. La charnière centrale (Vince et Nico, plus Jules à son entrée) a été solide et n’a jamais été prise en défaut. Les latéraux (Alex, Jonas et sa coupe de cheveux) ont bien tenu les couloirs, Alex a également apporté une vraie percussion sur les phases offensives. Au milieu, Anis a ratissé un grand nombre de ballons, Aymeric a apporté sa touche technique, son sens du jeu, son refus de la défaite (parfois exprimé de façon directe avec une forme de bienveillance très originale auprès de ses coéquipiers), Léo a maîtrisé tous les débats par sa vivacité, son engagement et sa vista, Mathieu a percuté, dribblé et philosophé le long de la ligne de touche avec talent. Devant, enfin, Michel a créé des brèches, Damien a rayonné de la tête et failli marquer un but plein d’opportunisme, Yanis a fait beaucoup d’appels de balle en profondeur et n’a pas ménagé ses efforts sur les sprints et Ferdi a planté le but de la victoire, au terme d’une chevauchée que ne renieraient ni Tony Vairelles, ni Mickaël Madar… ni Ousmane Dembélé !