En effet cette Ă©quipe quasiment provinciale nous avait sĂ©vèrement battus au match aller (voir le billet Ă©crit après le retour d'expĂ©dition : http://www.pantheonfc.fr/index.php/2014/10/07/592-chinese-hat-trick ) et elle nous devançait largement au classement (mĂŞme s’il faut bien reconnaitre que c’est le cas de la plupart de nos adversaires dès la troisième journĂ©e). D’autre part ce match venait après deux dĂ©faites, 9-0 puis 9-1, qui constituaient une sĂ©rie plutĂ´t dĂ©favorable (mĂŞme si on pouvait noter une lĂ©gère tendance Ă l’amĂ©lioration). Mais c’est surtout le dĂ©roulement du match qui en avait fait un quasi succès : nous avions en effet Ă©tĂ© menĂ©s tout au long du match avant de revenir Ă 3-3 puis 4-4. En outre nous n’étions que 12, ce qui limitait les possibilitĂ©s de remplacement en cas de blessure.

Bref, c’était un résultat tout à fait méritoire et même inattendu, et les rédacteurs du site semblaient avoir loupé là une belle occasion d’utiliser un vocabulaire triomphaliste qu’ils laissent le plus souvent dans les cartons.

C’était compter sans le miracle du 9 février.

Mais s’agit-il rĂ©ellement d’un miracle ? Un miracle est supposĂ© ĂŞtre l’œuvre d’une toute puissance divine, ou au moins Ă©trangère au genre humain. Rien de tel ici puisqu’au contraire cette victoire doit tout aux hommes qui se sont battus pendant tout le match pour arracher ce rĂ©sultat prodigieux.

Mais avant tout plantons le dĂ©cor. Le lieu oĂą cet exploit fut commis n’est pas anodin : il s’agit du stade de la Porte de la Chapelle, berceau historique du PanthĂ©on FC dans sa version lundi soir, symbole de notre vie sportive et fraternelle pendant plus de 15 ans avant qu’une dĂ©cision inique de la Ligue ne nous Ă©loigne des trafic divers du Boulevard Ney pour nous envoyer dans les beaux quartiers et leur moquette glissante, au pied de l’ambassade de Russie et des immeubles cossus du Boulevard Lannes. C’est l’équipe du CafĂ© Aveyronnais qui avait rĂ©cupĂ©rĂ© notre crĂ©neau horaire. A quel prix, nous ne voulons pas le savoir, mais je ne serais pas surpris d’apprendre que les responsables de la ligue se gobergent Ă moindres frais dans tel ou tel dĂ©bit de boisson mal frĂ©quentĂ© de la capitale.

Quoiqu’il en soit, c’est justement cette équipe de Café Aveyronnais que nous affrontions en ce lieu mythique lundi dernier.

Pour ne pas faire languir trop longtemps le lecteur impatient, un rapide rĂ©sumĂ© de l’évolution du score : ils ont ouvert la marque (de la tĂŞte), l’ont aggravĂ©e (encore de la tĂŞte) et nous leur avons mĂŞme donnĂ© un petit coup de main (toujours de la tĂŞte) pour ĂŞtre donc menĂ©s 3-0. Reconnaissons le ils dominaient plutĂ´t les dĂ©bats et compte tenu du contexte on peut mĂŞme considĂ©rer que notre dĂ©fense avait fait du bon boulot. C’est alors que nous avons commencĂ© Ă rĂ©agir avec un premier but puis un deuxième (de Ghislain puis Damien me semble-t-il mais cela mĂ©ritera confirmation), pour atteindre la mi-temps sur ce score de 3-2 pour eux.

Seul changement Ă la mi-temps : notre valeureux gardien de but laissait sa place au gars Mom’s (tout aussi valeureux prĂ©cisons-le). Nous n’étions que 12 et ce sont donc les 10 mĂŞmes joueurs de champ qui ont couru pendant tout le match. Tout juste de retour du Mexique Kader aurait pu rentrer en jeu mais il ne figurait pas sur la feuille de match et notre arbitre a considĂ©rĂ© qu’en toute circonstance le seul truc important Ă©tait d’appliquer la règle (son grand âge (75 ans pour les plus sĂ©vères) ne l’avait pas rendu plus sage). Il a donc refusĂ© que nous fassions entrer Kader, fĂ»t-ce avec l’accord des adversaires. Mais cet obtus de 75* ne put rien face Ă notre dĂ©termination.

Nous avons plutôt pris le dessus en deuxième mi-temps et avons donc assez logiquement égalisé (par Mahamadou) avant de prendre l’avantage dans les dernières minutes sur une superbe tête dans la lucarne d’Abdul. Victoire donc 4-3 après avoir été menés 0-3, voilà un retournement de situation comme nous avions plutôt l’habitude de les vivre dans l’autre sens. Espérons que ce retournement de retournement nous mette sur le bon chemin pour la suite de la saison.

Je ne peux pas terminer ce billet sans Ă©voquer les nouvelles lunettes bleues de notre dictateur chĂ©ri. Elles ont suscitĂ© des rĂ©actions diverses parmi nos coĂ©quipiers et je ne dirai qu’un mot : Kader, quoiqu’il arrive, tu es toujours notre ami.


  • Jeu de mots très subtil en rĂ©fĂ©rence aux obus de 75 et que je me permets de souligner de peur que tout le monde n’en profite pas.