Il faut savoir en effet qu'avant le coup d'envoi nos adversaires ne comptaient que des victoires depuis le début du championnat. Sur un total de seulement deux matchs certes, mais tout de même. Nous n'en comptions aucune, et occupions l'avant-dernière place du classement. Ce déplacement sur la pelouse du leader s'annonçait donc périlleux. Du périlleux on passa au mal barré lorsque l'arbitre nous imposa de jouer tout le match sans remplacement. On sait en effet que certains d'entre nous ont du mal à maintenir le même niveau de performance pendant 90 minutes.

Cela dit, cette mesure a pu avoir également des effets bénéfiques. Car notre coaching autogéré et improvisé nous a déjà joué des tours par le passé. Celui qui rentre n'a parfois qu'une idée approximative du poste qu'il va occuper, et de l'organisation de l'équipe dans laquelle il va s'insérer. Son principal souci est de rentrer, et il choisit celui qu'il va remplacer principalement en fonction de sa prédisposition à accepter de sortir. D'où une adaptation de l'entrant au poste qu'il va occuper qui peut être discutable. Nous n'avons pas eu à affronter ce genre de perturbation pour ce match et, sans souhaiter que cela se reproduise, on peut supposer que cela a contribué à une bonne stabilité de l'équipe.

Bonne stabilité donc, et surtout une grande solidité défensive face à des attaquants vifs et rapides. Reconnaissons toutefois qu'ils n'ont pas tiré au but aussi efficacement qu'ils auraient pu le faire compte tenu des situations favorables qu'ils se sont créées. Certes notre valeureux gardien a eu l'occasion de s'exprimer, et il a produit quelques arrêts sympathiques, mais compte tenu de leur domination sur une partie du match, il aurait pu être sollicité de manière plus intense. Bon point en tout cas pour notre défense, qui n'a pas cédé malgré la pression, puis la fatigue en fin de match. Ce qui ne doit pas faire passer au second plan le travail des milieux et des attaquants, qui se sont battu pendant tout le match, se créant même quelques occasions malheureusement non concrétisées.

Nous aurions pu arracher une victoire, mais au vu du match le score de 0-0 est un bon résultat, beaucoup plus flatteur que celui de nos deux premières rencontres.

Reste le problème des licences. Notre club n'est pas épargné par ce fait de société qu'est le problème de l'accès aux soins. Comment dire autrement le drame de notre camarade qui après deux mois d'effort n'a toujours pas rencontré son médecin traitant ? Et pour un qui nous a avoué cette pénible situation, combien vivent la même tragédie dans le silence ? Il est en effet navrant de constater que sur la vingtaine que nous sommes, seuls 11 ont pu jusqu'ici obtenir d'un médecin un coup de tampon sur une demande de licence. En effet c'est à peu près le seul effort à fournir pour obtenir une licence, notre valeureux directeur administratif s'occupant à peu près de tout le reste.

Rappelons que tant que nous n'aurons pas fait de progrés en la matière, nous serons toujours à la merci d'un arbitre sachant compter, et qui ne se laissera pas enfumer par nos petits bobards. Pour aller plus loin, on pourrait dire qu'il a été très amusant, lors de notre premier match, de parlementer pendant un quart d'heure avec l'arbitre jusqu'à lui faire considérer comme valable une demande de licence vierge accompagnée d'une licence de la saison dernière. Obtenir finalement qu'il accepte 15 noms sur la feuille de match alors que nous n'étions que 9 en règle a été une grande satisfaction. Mais c'est comme tout, on s'en lasse. Et ce genre de palabres ne constitue pas un échauffement idéal pour un gardien de buts.

Merci donc de faire le maximum, ou au moins le nécessaire.