Trêve de championnat, c’était soirée de Coupe.
Déjà éliminés, on convoqua la troupe
Pour un match entre nous et sur petit terrain.
La troupe répondit et vint avec entrain.

Pourtant il faisait froid, et la température aidant,
Un match sans enjeu n’était pas motivant.
On aurait pu s’attendre à n’être pas nombreux.
Mais c’était oublier que nous sommes des preux
Que les pires frimas ne nous font jamais peur,
Et qu’être tous ensemble est pour nous un bonheur.

Nous étions donc ainsi plus de douze joueurs
Arrivés au terrain largement avant l’heure.
Notre élan se brisa sur la porte fermée.
Et ce mot de « fermée » n’est pas là pour rimer.

Un petit panonceau, timide et dérisoire
Annonçait une grève, effective ce soir.
Quel était son objet, quel était son propos ?
Peut-être simplement du gardien le repos
Pensaient les plus amers, par la chose agacés,
Que l’arrêt de la A avait déjà lassés.

Malgré la déception et la déconvenue,
Nous étions néanmoins contents d’être venus.
Et bien que le climat eût pu être meilleur
Tout le monde resta presque une demi-heure.

On parla de la grève et des syndicalistes,
Car certains d’entre nous sont de vrais spécialistes,
On parla des banquiers (faudrait-il qu’on les tonde ?)
On parla politique, bref on refit le monde.

Puis on se sépara, pensant qu’un petit match
Aurait bien complété cette soirée de tchatche,
D’autant que l’inaction provoquée par la grève
Se poursuit à présent par l’hivernale trêve.

Pour de nouveaux exploits rendez-vous en janvier,
Et entre deux festins travaillez le foncier.