Ainsi, quand Pierre note, avec une sobriété pleine de modestie, qu'il a délivré une passe décisive à Moussa, il ne dit pas tout. Il ne dit même rien de ce formidable raid, réplique de celui de Tigana en demie-finale de l'Euro 84 contre le Portugal, à la suite duquel Platini put donner la victoire à la France. L'un comme l'autre durent récupérer à trois reprises un ballon que l'on croyait perdu dans les pieds adverses avant de délivrer une passe totalement décisive. Monument de courage, d'abnégation et d'efficacité, qui n'enlève rien au mérite de Moussa, car, comme pour Platini, il restait encore à marquer le but.

Pareillement, quand les stats parlent du but de Damien de la tête, rien ne permet de savoir que ce but est l'exacte réplique du but marqué par José Touré, sous le maillot de Nantes en Coupe d'Europe contre une équipe Russe (et même soviétique) dont le nom m'échappe. En effet, je le précise pour les plus jeunes, José Touré n'a pas toujours été ce plaisantin aux allures de junky fraichement repenti. Il a été un grand joueur, et n'a dû qu'à des blessures de n'en être pas un immense.

Mais revenons à son but de la tête, et à celui de Damien. L'un comme l'autre donnèrent l'impression de se maintenir en suspension dans l'air, et de donner à la balle la délicate impulsion nécessaire pour la loger sous la barre, dans un geste d'artiste, là où un buteur ordinaire aurait frappé la balle sans finesse, et probablement sans marquer. But d'autant plus prodigieux qu'il nous permettait d'égaliser.

Car, emporté par mon élan je ne l'ai pas encore signalé, mais la saison avait commencé de manière difficile pour le Panthéon FC, avec un but encaissé dès la première minute. Une splendide action des adversaires (la sympathique équipe de Kinesi's foot), qui fit naître les plus grandes inquiétudes dans nos rangs.

Heureusement, petit à petit le Panthéon reprit le dessus, et l'égalisation obtenue par Damien avant la mi-temps était des plus méritées. Mérités aussi les trois autre buts. N'oublions pas en effet le splendide coup franc marqué par Hicham. Nul besoin de développer pour en dire la splendeur, un seul mot suffit : Junhino. N'oublions pas non plus le but de la tête de Selim. Il me semble que Marius Trésor a fait quelque chose de comparable en 1977 contre le Brésil au stade Maracana.

Bref, quatre buts magnifiques, auxquels il faut ajouter des exploits de notre Gattuso, délocalisé dans les buts. En effet, notre valeureux titulaire ne pouvant tenir sa place, Moussa puis Olivier acceptèrent ce poste ingrat. Kader aussi, mais de manière moins nette puisqu'il avait disparu au moment du coup d'envoi. Il nous revient d'ailleurs de l'en remercier, puisque Olivier, qui a alors pris sa place sans hésiter, accomplit des arrêts, et surtout des sorties, très spectaculaires, et qui annihilèrent les occasions, pourtant nettes, de nos adversaires.

Des adversaires qui ne baissèrent jamais les bras, et dont j'ai plaisir à souligner le grand fair play.

A signaler aussi, on l'a évoqué, le fait que nous avions quasiment autant de licences en règle que de joueurs. Que chacun soit remercié d'avoir fait l'effort nécessaire dans le prolongement du travail de notre valeureux directeur administratif, pour atteindre ce résultat inédit dans les annales du club. Et ce alors que la lourdeur des nouvelles procédures a contraint la majorité des équipes du championnat à décaler leurs matchs, faute de licences.

Des licences, des stats, une victoire et maintenant un compte-rendu ... pourvu que ça dure.