Les vacances des uns et les blessures des autres nous valaient de nouveau une situation de sous-effectif au coup d'envoi. Renouant avec une vieille tradition, nous avons eu recours à un jeune intérimaire afin de nous retrouver 10 au coup d'envoi puis 11 une fois que Hicham fut venu.

Comme nous l'avons déjà expérimenté, nos amis d'Ormodent ont cette saison une assez bonne équipe, et le sous-effectif aidant il ont donc assez logiquement ouvert le score puis ajouté un second but avant que nous ne réduisions la marque par Anis. 2-1 pour eux donc à la mi-temps.

Jusqu'alors le match se déroulait assez correctement, avec toutefois des contestations de plus en plus appuyées lors des fautes réelles ou supposées des uns et des autres. Un observateur pertinent et objectif qui suivait le match sur la touche, Moussa, confirmera notre impression globale, à savoir que nous cédions à peu près systématiquement face à leur insistance, quel que soit le sens de la réclamation.

Il en fut de même sur le premier incident que constitua leur troisième but. Dès le début de l'action, Philippe, qui depuis son aile avait une bonne vision de la situation, cria au hors-jeu. Ils n'en tinrent aucun compte, l'action se poursuivit, et reconnaissons que ceux d'entre nous qui pouvaient encore prétendre éviter le pire continuèrent d'essayer. En vain.

Un débat s'engagea pour savoir s'il y avait hors jeu, mais ils refusèrent simplement d'envisager que ce pouvait être le cas. S'agissant d'un match amical, notre décision fut assez rapide, et malgré la certitude affichée par Philippe et d'autres, le but leur fut accordé. Mais cet incident acheva d'énerver Hicham, qui était de plus en plus tendu suite aux nombreuses frictions. Sur l'engagement qui suivit, il adressa donc un superbe tir depuis le rond central, qui trompa le goal adverse, sans doute insuffisamment concentré et certainement trop avancé. Difficile de commenter ce tir, tant le factuel se suffit à lui-même : après un but, et sur la remise en jeu, au-delà d'un tir splendide, lointain et meurtrier, c'était un camouflet.

Notons que le mec qui portait le maillot de Marc accomplit ainsi la passe décisive la moins décisive sans doute d'une carrière pourtant riche. Mais il devait faire beaucoup mieux à peine trois minutes plus tard, en égalisant à la suite d'une superbe balle au profondeur dont l'auteur me pardonnera de n'avoir pas retenu l'identité.

Nous apportions ainsi la plus belle des réponses à ce qui était au moins une inélégance de leur part sur leur troisième but.

Non content d'avoir ainsi égalisé, le Panthéon se montrait alors plus conquérant et dominant. Et ce fut notre quatrième but, qui doit beaucoup à notre jeune intérimaire, mais qui fut tout de même inscrit par Pierre qui poussa le ballon dans le but vide. Malheureusement nos adversaires réclamèrent un hors-jeu que tous les témoins de la scène interrogés par la suite dans nos vestiaires s'accordaient à considérer comme imaginaire.

L'équipe d'Ormodent ne fit pas preuve de la même noblesse que le Panthéon plus tôt dans le match face à une situation identique. L'un d'entre eux refusa de reprendre le jeu, suivi par un autre qui refusait de continuer à 10, puis leur équipe se délita et le combat cessa faute de combattants. Notons tout de même que certains d'entre eux vinrent nous serrer la main, en se lamentant de tant de conduite anti-sportive "de part et d'autre", propos plutôt élégants dans ces circonstances.

Bilan plutôt flatteur pour le Panthéon, avec en définitive une victoire acquise avec élégance. Mais triste bilan pour le sport, puisque ce match amical n'a même pas pu aller à son terme.