Comme plusieurs joueurs, dont nous tairons le nom car apparemment rien de tout cela n'est anodin, Greg a quitté un autre club pour rejoindre le Panthéon FC. Ainsi va la vie des joueurs et des clubs de foot. Greg n'avait aucun lien contractuel avec son ancien club (ni contrat pro, ni de gestion d'image, ni d'exclusivité avec un équipementier, rien) ce transfert s'est effectué à l'inter-saison et il n'a donné lieu à aucune tractation occulte. Le valeureux trésorier du Panthéon peut en témoigner.

Avec ce transfert, Greg n'a fait qu'exprimer l'une des libertés élémentaires du footballeur et du citoyen, qui est de choisir le club au sein duquel il souhaite s'épanouir sportivement. Et pour boucler l'affaire, il a fait une demande de licence.

Celle-ci a été refusée par la ligue au prétexte qu'il "appartenait" déjà à un autre club, celui qu'il souhaitait quitter. Il lui fallait en démissionner de manière officielle. Etrange conception de l'appartenance, qui perdure alors même qu'elle ne repose plus sur rien (et pour combien de temps ?). Apparemment, pour la Ligue, il ne suffit pas de quitter un club dans les faits, physiquement, il faut rompre une sorte de lien, métaphysique.

Pourquoi cette conception ? La réponse se trouve dans la suite.

Greg ayant eu le courage d'aller à la Ligue faire avancer son dossier, il a appris qu'il lui fallait remplir un imprimé de démission. Imprimé que la Ligue lui a facturé 90 euros. Oui, quatre-vingt dix euros. Pour un imprimé. Je me suis renseigné après coup (non que je n'aie pas confiance, mais quand même), ce n'est pas une blague.

Il lui a ensuite fallu envoyer les deux parties de cet imprimé, en recommandé, une au club concerné, et l'autre à la Ligue. Il y était, à la Ligue, mais le règlement est le règlement, seul l'envoi en recommandé fait foi. Ce n'est ni du Kafka ni du Labiche, c'est la Ligue.

Nous savons avec quelle détermination Greg fait face à l'adversité dans le respect des règles du jeu. Ainsi fut fait. Il a donc payé l'imprimé, et effectué les envois en recommandé. Puis notre valeureux responsable administratif a envoyé à la Ligue le bordereau de transfert, accompagné des pièces nécessaires.

Las, nouvelle réponse négative, reçue cette semaine : il manque l'accord du club quitté.

Le lien métaphysique et imputrescible qui lie le club au joueur ne peut donc être rompu que par le club. Que se passe-t-il si le club ne donne pas son accord ? Franchement je ne sais pas. Et je ne souhaite pas le savoir.

Toujours est-il que c'est là un nouvel obstacle que la Ligue dresse devant le transfert de Greg au Panthéon. Espérons que nous saurons le franchir avec la détermination et la bonne humeur qui ne nous quittent pas même dans les situations difficiles.

Cette affaire rappelle tristement les querelles absurdes qui avaient accompagné en leur temps d'autres transferts au Panthéon (Emile Zola ou Victor Hugo, par exemple).