A l'heure où j'écris, les deux derniers matchs joués sont Allemagne-Turquie et Espagne-Italie.

Au cours du match Allemagne-Turquie, une intervention d'un défenseur Turc sur un attaquant Allemand aurait dû être sanctionnée d'un pénalty. L'arbitre en a décidé autrement pour des raisons que nous n'essayerons pas d'analyser. Contentons nous de noter qu'il aurait pu siffler pénalty, et qu'au vu de l'action c'était même le plus probable. Si tel avait été le cas, le match aurait basculé en faveur des allemands. Il se trouve que les allemands ont fini par l'emporter, mais à l'issue d'un match fort incertain et qui aurait pu basculer de l'autre côté.

Le match Espagne-Italie a donné lieu à au moins trois actions du même acabit : les espagnols auraient à chaque fois dû bénéficier d'un pénalty, mais l'aléa central (l'arbitre central) en a décidé autrement. Il se trouve que ces actions se déroulaient sur la droite de l'attaque espagnol, donc côté aléa latéral (arbitre assistant), qui n'a signalé aucune des ces fautes pourtant évidentes. Là aussi nous renoncerons à analyser les raisons de ce comportement grotesque. Sur ce site nous parlons football et non pas corruption ni insuffisance sensorielle ou motrice pathologique.

Il se trouve là aussi que l'Espagne a fini par l'emporter, mais à l'issue d'un match encore plus incertain que le précédent. Son déroulement aurait donc été bouleversé si nos amis en noir avaient simplement consenti à appliquer ne fût-ce que par intermittence les règles du jeu.

Ces deux matchs le prouvent : les équipes qui s'affrontent sont de valeur proche, le sort peut basculer d'un côté ou de l'autre jusqu'à la fin en fonction de divers éléments, et le plus décisif de ces éléments est la décision arbitrale. Or cette décision se révèle arbitraire, au sens de "qui ne tient pas compte des données observables de la réalité".

Tout cela pour dire qu'essayer de prévoir le résultat d'un match (par exemple, à l'heure où j'écris, celui de Russie-Espagne) cela ne revient pas à jauger les qualités respectives des joueurs et du coach des deux équipes. Cela se réduit en fait à deviner dans quel sens et à quel point l'arbitre va se tromper.

Or on constate que, contre toute logique, les considérations sur les arbitres sont totalement absentes des débats qui précèdent les matchs. On parle longuement de leurs errements après les matchs, mais personne n'essaye de les anticiper au moment d'établir ses prévisions ou ses pronostics.

Les débats sont ainsi nourris de considérations fumeuses du genre "Le jeu des Russes est plus créatif, mais la defénse Espagnole saura les contrer", ou "Seul Machinski peut contrer Bidulinas mais il est blessé". Alors que les seules discussions sensées devraient être à peu près : "L'arbitre Suédois, M. Trucjsen, a laissé passer trois pénaltys évidents dans la compétition. C'est nettement moins que la moyenne. On peut donc espérer qu'il sanctionne convenablement au moins une des fautes que Biduleiev ne manquera pas de commettre contre Machinero." Ou bien : "l'arbitre assistant est un corrompu avéré, Bidulos se fera couper en deux par Machinoff sans problème."

Voilà qui donnerait un tour nouveau aux débats d'avant-match, et on y traiterait enfin des vrais éléments décisifs du résultat final.