De plus, de 1974 à 1977, il a été victime d’une grave maladie de dégénérescence des yeux et de l’ouie (heureusement guérie depuis), qui l’a empêché de voir la demi finale Saint-Etienne / Bayern en avril 1975 et la finale entre les mêmes le 12 mai 1976 à Glasgow. Il n’est pas au courant des poteaux carrés, ni du coup franc raté par les allemands, mais détourné par le mur, qui donne une triste victoire au Bayern, un coup franc qui annonçait déjà , 32 ans plus tôt, celui de l’Italie il y a quelques jours. Par la suite, il est parti habiter au coeur de l’Amazonie (son père était explorateur), où il vivait en 1982, sans eau, électricité, ni télévision, et n’a pas pu voir la coupe du monde 1982. Il n’a donc jamais vu la demi finale de Séville.

Voilà pourquoi Hubert est l’un des seuls supporters français de l’Allemagne.

Mon ami Hubert m’a donc appelé hier soir, juste après la qualification de l’Allemagne contre le Portugal 3-2. Il était fou de joie. Il s’est gentiment moqué de moi, car il sait que je supporte toujours l’équipe opposée à l’Allemagne, même lorsque c’est le Portugal, même si Ronaldo, ce tricheur qui joue à Manchester, ennemi juré, joue au Portugal.

Je suis resté calme, et lui ai rappelé que le troisième but de l’Allemagne n’était pas valable, et que si la vidéo était utilisée (ce qui arrivera sans doute au 22ème siècle), il aurait été refusé. Pour ceux qui n’ont pas vu le match : sur un coup franc, Ballack pousse dans le dos le défenseur italien situé entre lui et le ballon, l’empêchant ainsi de sauter au bon moment et de lui prendre le ballon, puis marque de la tête. La victoire de l’Allemagne est donc uniquement due à une erreur d’arbitrage.

Toujours très calme, j’ai rappelé à Hubert les quatre fondamentaux du jeu allemand : coup de pied dans les tibias, chance insolente (coups de francs déviés, erreurs d’arbitrage), coupes de cheveux très inélégantes, moustaches.

Depuis quelques années, l’Allemagne a fait un effort sur les deux derniers points : les joueurs ont maintenant des coupes de cheveux moins ridicules et se rasent la moustache.

Néanmoins, comme je l’ai dit à Hubert, d’Alès, « je ne souhaite pas la victoire de l’Allemagne ».