Christophe a raconté l'incident de manière précise, presque clinique, avec beaucoup de retenue et d'humilité et à mon avis ça leur a beaucoup plu. Il a en particulier pris soin de choisir les mots qu'il faut (on ne dit pas "pénalty", on dit "coup de pied de réparation" ...). Impeccable.

Puis ils ont donné la parole à l'adversaire. Le point le plus important à mon avis : il n'a pas nié les faits. Il a dit que, en tant que juge de touche (il n'a pas dit "arbitre assistant", mauvais point pour lui), il avait vu que la faute n'avait pas été commise dans la surface, il est allé le dire à l'arbitre en lui demandant pourquoi il sifflait pénalty, mais n'a pas reçu de réponse. Ce fut son seul reproche. On lui a demandé s'il avait vu un joueur se coucher sur le point de pénalty, il a répondu qu'il n'avait pas vu, et que en gros il n'avait pas vu d'incident. Réponse absurde évidemment, mais la seule qu'il pouvait donner sauf à aller jusqu'à nier l'évidence.

Intervention amusante alors d'un des membres de la commission : il lui a dit à peu près qu'il ne pouvait pas ignorer qu'il s'était passé quelque chose, puisqu'il avait tout de même constaté qu'il y avait eu un changement d'arbitre. Or, nous a-t-il rappelé, on ne peut changer d'arbitre que s'il est blessé, et alors c'est un des arbitres assistants qui le remplace, et lui-même est remplacé. Cela a laissé notre adversaire sans réponse et on le comprend.

Autre intervention assez étonnante du même idéaliste : il a demandé à Christophe pourquoi, devant le comportement du joueur couché sur le point de pénalty, il ne lui avait pas adressé un carton jaune ou même un rouge. Nous l'avons alors un peu ramené sur terre en soulignant qu'à ce moment là , ce que pouvait faire ou dire l'arbitre n'avait plus aucun effet sur les joueurs adverses. Nous en avons profité pour précise que leur capitaine figurait parmi les rebelles , et que c'était d'ailleurs lui qui avait repris le sifflet et annulé le pénalty.

Remarque plus intéressante de celui qui semblait présider : plutôt que de reprendre la partie dans ces conditions, nous aurions dû quitter le terrain. Reprendre la partie n'avait pas vraiment de sens. Nous avions préparé notre réponse : effectivement, certains de nos joueurs voulaient rentrer aux vestiaires, mais celui qui portait le maillot de Marc (et fictivement le brassard de capitaine) les a calmés, et les a convaincus de reprendre le jeu : on était là pour jouer au foot, et le résultat n'avait pas beaucoup d'importance. Le sport avant tout.

Après nous avoir demandé si nous n'avions rien à ajouter, ils nous ont ensuite fait sortir pour délibérer.

Leur décision devrait figurer dans le PV mis en ligne sans doute aujourd'hui ou demain.