Un record d'obtusité
Par MAL, mercredi 21 avril 2010 à 07:32 :: Saison 2009-2010 Retour :: #408 :: rss
La désorganisation du trafic aérien n’a pas épargné le Panthéon : Damien et Laurent, deux de nos internationaux, étaient retenus respectivement à Pékin et New-York lundi soir. Inversement, Anis et Kader étaient bien présents, mais il est difficile de s’en réjouir quand on sait qu’ils ont dû renoncer à leurs vacances, ou au moins les retarder.
Plusieurs points à déplorer pour cette soirée. Le résultat avant tout : nouvelle défaite, par 4 buts à 2. Outre ce score, d’autres points regrettables concernent notre valeureux gardien : victime d’un claquage au mollet droit, et d’une fracture du petit doigt de la main gauche, sa saison est finie. On déplore aussi 0 (zéro) paiement de cotisation. Ce qui commence à bien faire, franchement.
Autre point négatif : Pierre, qui avait fait énormément d’efforts pour arriver avant la fin du match, et qui, après s’être changé en un éclair était prêt à entrer en jeu pour le dernier quart d’heure, n’a pas pu le faire. L’arbitre le lui a interdit pour la raison que nous n’avions inscrit que 12 noms sur la feuille de match et qu’il était le treizième.
Seul point positif de cette soirée : la leçon de vocabulaire que nous a donnée l’arbitre, pour la définition du mot obtus, et de son dérivé obtusité.
Quelques détails d’abord sur l’entrée refusée à Pierre. Lorsque l’arbitre lui en a expliqué la raison, notre valeureux débris de gardien s’est trainé jusqu’à sa hauteur pour faire appel à sa clémence, en lui proposant de demander l’accord des adversaires. Accord qui était sans doute acquis, compte tenu du fair play de l’équipe de Villeroy et de la bonne ambiance sur le terrain. Mais il a opposé un refus catégorique à ce changement, refusant même que nous interrogions les adversaires. Il était inutile d’insister, et le temps qui courait jouait contre nous. Pierre a donc dû renoncer, et il est facile d’imaginer sa déception.
La signature de la feuille de match était l’occasion d’en savoir un peu plus sur les motivations de l’arbitre. Il a commencé par redire qu’il n’y avait que 12 noms, en ajoutant que c’était la règle et qu’il n’y pouvait rien. Nous avons avancé qu’au contraire il y pouvait quelque chose, qu’en l’occurrence il y pouvait même tout, et qu’il n’y aurait eu aucun inconvénient à laisser entrer Pierre et à compléter la feuille après le match (il savait que nous avions plus que 12 licences). Sa réponse fut pour évoquer une possible réclamation des adversaires (hypothèse absurde on l’a dit). Et lorsque nous lui avons expliqué que nous aurions pu leur demander leur autorisation, et que nous avions justement proposé de le faire, sa réponse, qu’il voulait définitive, fut la suivante « Ah mais dans ce cas il n’y a plus besoin d’arbitre ».
Et effectivement, s’il s’agit de faire parler le sport, le fair-play, l’esprit de la règle et même l'esprit tout court, il n’y a pas besoin de lui. Impeccable manière de dire que sa présence n’est justifiée que pour exprimer l’interprétation la plus limitée, la plus bornée, et en définitive la plus stupidement nuisible, de la règle. Le mot obtus n’a pas de meilleure illustration que ce comportement.
Nous avons croisé cette saison un certain nombre d’arbitres plus ou moins inefficaces, désagréables, et finalement néfastes. Celui-ci, me semble-t-il, ne figure pas parmi les plus mauvais quant aux décisions prises vis-à -vis du jeu. Mais il bat tous les records en termes d’obtusité. Si l'on essaye d'aller au-delà de la déconvenue de Pierre (qui de toute façon traverse ces temps-ci une période euphorique en tant que supporter de l'OM, et donc en fait plus rien ne l'atteint), la certitude qui habite Monsieur Obtus dans l'application bornée d'une règle dont il est pourtant facile de mesurer les conséquences, et surtout sa conviction profonde de "n'y être pour rien", font un peu froid dans le dos.
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